
Le Pélion au feuillage mouvant
Montagne chevelue tombant à pic dans une mer mouvementée, terre chahutée en proie à la fougue des éléments, le Pélion est peuplé d’épaisses forêts à la brume si dense que l’on s’étonnerait à peine d’y rencontrer le centaure Chiron.
Des forêts enchanteresses entre mythes et réalité
Une impression diffuse d’entre deux mondes règne au nord du Pélion, une péninsule qui s'étend sur près de 90 km. Les villages de Portaria et de Makrinitsa sur le flanc ouest disparaissent sous les nuages et la bruine. Le chemin des Centaures, d’ordinaire déjà féerique devient encore plus mystérieux. L’eau ruisselle dans un doux clapotis et une entêtante odeur d’humus enveloppe le promeneur. Chaque bruit de pas, chaque craquement de branche et l’on s’attend à voir apparaître les Centaures. Ces créatures mythiques, mi-homme mi-cheval, auraient élu domicile dans cette région reculée et peu accessible de la Grèce.
De l’autre côté de la crête, sur le flanc oriental du Pélion, les villages Tsagaranda et de Mouresi semblent pour leur part être happés par des platanes démesurés et des forêts de châtaigniers. Parfois, comme par enchantement, au détour d’une route le paysage s’ouvre sur des plages spectaculaires de beauté.









Histoire de pierre
Si les côtes du Pélion ont longtemps été peu peuplées, l’intérieur des terres regorgeait de beaux villages tels Pinakatès, Vyzitsa, Miliès ou Agios Lavrentios. Ces derniers ont prospéré sous la domination ottomane grâce à une relative autonomie qui leur permettait de faire commerce en Méditerrannée et en Mer Noire. Ainsi, certains commerçants sont partis courir le monde jusqu’en Égypte et en revenant sur leurs terres ils se firent bâtisseurs. C’est grâce à la pierre que l’on peut aujourd’hui apprécier cette histoire, grâce aux nombreuses fontaines et édifices offerts par ces évergètes à leur village. Pour leurs familles, ils firent construire des archontika, ces belles demeures à encorbellement et aux toits de lauzes.










Retour à la mer
Si la mer est omniprésente dans le Pélion, on la voit toujours de haut, impressionnante et majestueuse, mais peu accessible. En gagnant le sud de la péninsule, les reliefs s’adoucissent et l’on apprécie la douceur des eaux calmes, translucides et presque fermées du Golfe Pagasétique. La côte est ponctuée de petites plages bordées d’oliviers comme celle de Tzasteni, image de carte postale avec ses jolies maisons. Dans le petit port d’Aghia Kyriaki ou sur l'île de Palio Trikeri, entre langoustines et ouzo, les forêts enchantées du Pélion au feuillage mouvant, décrit par Homère dans l’Iliade, semblent appartenir à un autre monde.









