Milos & Kimolos en famille
À l’est de l’archipel des Cyclades, Milos et Kimolos, deux petits volcans à la beauté brute, se dévoilent le temps de vacances en famille. Sur les traces de la Vénus de Milos ou des pirates de Kleftiko, dans des paysages lunaires dignes de Star Wars ou sur des plages de Robinsons, une découverte de ces deux îles uniques.
Sur les traces de la Vénus de Milos
Depuis le pont du ferry, l’arrivée à Milos impressionne. Le golfe profond qui annonce l’arrivée imminente au port d’Adamas donne à l’île un côté grandiose. En regardant la côte, on commence à comprendre : Milos est un volcan ! À quelques kilomètres d’Adamas, le village de Tripiti est idéal pour poser ses valises et partir à la découverte de l’île. Sur la crête, des moulins transformés en hébergements de charme font le ravissement des enfants. Hop ! hop ! hop ! En trois enjambées, chacun a choisi sa chambre et s’installe. Après un déjeuner frugal dans une taverne du village, cap sur le site archéologique où a été découverte la Vénus de Milos. Si cette dernière est admirée au Louvre par des millions de visiteurs chaque année, c’est aux yeux de Giorgos, un simple paysan qui travaillait son champ, que la belle Aphrodite, par une belle journée d’avril 1820, choisit d’apparaître après plusieurs siècles passés sous terre. Les Français, présents sur l’île, eurent vent de l’affaire et achetèrent la statue dès le mois de mai. Embarquée sur leur navire L’Estafette, la statue arrivera à Toulon la veille de Noël. Elle sera par la suite offerte au Louvre par Louis XVIII et son exposition publique en 1821 fera sensation. Il ne reste de cette histoire rocambolesque que peu de traces, à peine une petite plaque en marbre, devant laquelle nos archéologues en herbe prennent la pose avant de partir en courant visiter le magnifique théâtre romain et les catacombes.
Plaka et ses environs
À un quart d’heure de marche de Tripiti, se trouve Plaka, la capitale de Milos. Ses ruelles pavées, flanquées de maisons blanchies à la chaux, serpentent joyeusement. Ici, l’église de la Panagitsa Korfiatissa domine majestueusement la mer, là, une pâtisserie où faire une pause gourmande avant de visiter le musée archéologique. Dans ce dernier, la star n’est pas la copie de la Vénus de Milos, mais la Dame de Phylakopi. Cette statuette en terre cuite de toute beauté date du XIVe siècle avant J.-C. et représenterait une divinité de l’âge du Bronze. À la sortie du musée, les enfants, courageux, grimperont jusqu’au kastro vénitien qui surplombe le village et seront récompensés par le panorama à couper le souffle. Pour finir la journée, direction Klima, un village de pêcheurs serti de minuscules garages à bateaux multicolores. Succès assuré sur Instagram, tant et si bien que le lieu a perdu un peu de son calme et de son authenticité. Nous lui préfèrerons les villages de Mandraki et surtout de Firopotamos au nord-ouest de l’île.
Sarakiniko et les plages du sud
Comme Santorin, Milos est une île volcanique à la géologie très particulière. Dès le néolithique, les hommes ont exploité son sous-sol, et notamment l’obsidienne, dont ils faisaient des pointes de flèche que l’on retrouvera dans tout le bassin méditerranéen. L’île est aussi riche en soufre, en kaolin, en perlite, en bentonite et autres minéraux. Cette géologie donne à l’île une côte unique et plus de 70 plages, dont certaines comptent parmi les plus belles de Grèce. Au nord de l’île, Sarakiniko, avec sa roche à la blancheur éclatante, est saisissante. Son paysage lunaire, digne de Star Wars, est un terrain de jeu très apprécié des enfants qui y inventent mille et une histoires. Au sud, la plage de Fyriplaka, avec son immense rocher semblant tout droit tombé du ciel, et celle de Tsigrado, sont les préférées des enfants. On accède à la dernière par un boyau étroit puis par une échelle à laquelle il manque des barreaux. Aventure garantie !
En mer, moussaillons !
Pour notre dernier jour à Milos, nous embarquons à bord d’une goélette aux voiles pourpres et à la figure de proue représentant le buste généreux de la belle Leloudo, une femme de la haute société qui a épousé un pirate… « Un pirate ? », les enfants ne tiennent plus en place, les serviettes se transforment en coiffes, les t-shirts en bandeaux et un cintre qui traînait par là en crochet. « À l’abordage ! », crient-ils en chœur. À l’époque de la domination ottomane, Milos était un haut lieu de la piraterie dans les Cyclades, notamment Kleftiko avec son dédale de rochers. Autre halte appréciée des petits, la mine de soufre abandonnée et ses faux airs de décor d’Indiana Jones. Sur le retour, les eaux de Polyegos sont un lieu parfait pour se baigner, elles sont si transparentes que l’on se sent comme suspendu dans le vide.
Kimolos, petit paradis
À 15 minutes de bateau de Milos, c’est sur un autre volcan que l’on pose nos valises. Direction le village et un autre moulin, avec vue sur le port et l’île de Polyegos. Kimolos est un petit paradis hors du temps. Le matin, un vieux paysan traverse la grande place à dos d’âne avant de partir à l’assaut de la colline. La journée, le village est assoupi, écrasé de chaleur. Le kastro délabré, presque abandonné, reprendra vie à la tombée du jour à l’occasion du festival de cinéma en plein air. À deux pas, le musée archéologique propose un parcours de visite intéressant dédié aux plus petits. Kimolos dispose elle aussi de ses garages à bateaux bariolés et même d’un rocher en forme d’éléphant au petit port de Goupa. Plus au nord, sur la plage immaculée de Prassa, un bateau-bibliothèque est posé à même le sable, on y trouvera une édition française des Voyages de Gulliver. Par sa simplicité, Kimolos invite à ralentir. Le soir venu, tout le monde se retrouve au village, les tavernes et les cafés s’animent et une douceur de vivre s’empare de l’île. Doucement, la fin des vacances approche et le temps semble s’étirer comme pour retarder notre départ.
